Les femmes dans la société française (fin 19ème début 20ème)
« Je veux que les droits civils et politiques des femmes soient exactement ceux des hommes puisque leurs devoirs sont les mêmes » proclamait Alexandre Dumas fils dans une lettre publiée dans la Revue Encyclopédique en 1896. Ecrivain reconnu pour son talent ainsi que pour la notoriété de son père, Dumas fils est l’un des premiers intellectuels à se poser en porte-parole du mouvement féministe naissant durant la période historique marquée par la progrès social, économique, technologique et politique que fut « la Belle Epoque » (fin XIX, début XX). Seulement, la « Belle Epoque » fut-elle une période de progrès pour la cause féminine comme semble l’indiquer les mots de Dumas ? Les femmes à la Belle Epoque : actrices ou victimes de leur destin ? Après avoir vu les sensibles améliorations de la condition féminine : maitrise des naissances et baisse de la mortalité infantile (document 1), meilleur accès à l’éducation (documents 6 et 10) et donc au marché du travail (documents 2 et 8) et émancipation politique de la femme à travers la naissance du mouvement féministe (documents 5 et 7), il s’agira de voir que la situation des femmes à cette période reste peu enviable ; elles sont victimes d’inégalités du fait de leur « sous-nature » (documents 3, 4, 6 et 9).
I / Sensibles améliorations de la condition féminine.
a) Un meilleur accès à l’éducation.
La fin du XIXème est le théâtre d’importantes améliorations dans le domaine de l’éducation et tout particulièrement au près des jeunes filles. (Document 6) En l’espace de 46 ans, de 1883 à 1929, le nombre de jeunes filles scolarisées est multiplié par 17 (2 937 à 50 157) tandis que celui des jeunes garçons n’augmente que de 12%. L’amélioration est également considérable dans l’enseignement supérieur où le nombre de jeunes filles inscrites dans les facultés parisiennes augmente de manière stupéfiante entre 1889 et 1918 : multiplié par 187 dans le domaine