Les femmes et la politique
Au Moyen Âge, les femmes mariées ont des droits avancées et jouent un rôle important. Elles peuvent ainsi hériter de terres, gérer des fiefs lorsque leur mari est absent et saisir des tribunaux. Le juriste Philippe de Beaumanoir note ainsi « Dame ne doivent rester sans douaire ». Christine de Pizan dans Le Livre des trois vertus écrit « À cause que chevaliers, écuyers et gentilshommes partent en voyage et suivent les guerres, il sied aux épouses d'être sages et de grande gouvernance et de voir clair dans tout ce qu'elles font ». Des femmes comme Delphine de Sabran en Provence ou Gabrielle de la Trémoille (qui gère les comptes de ses terres et organise la défense de l'île de Noirmoutier) gouvernent ainsi réellement. Les femmes héritent généralement de fiefs si elles n'ont pas de descendance ou en vertus de close spécifiques de leur contrat de mariage : ainsi, Aliénor d'Aquitaine est duchesse avant son mariage avec Louis VII et le conserve lors de son remariage avec Henri II d'Angleterre ; on peut aussi parler d'Ermengarde de Narbonne ou Anne de Bretagne.
Jusqu'au IXe siècle, le mariage est une affaire de droit privé et il n'est pas rare de constater acceptée la polygamie. C'est sous l'impulsion de Louis Ier le Pieux (roi de 814 à 840) que les monarques francs se convertissent à la monogamie, par soucis religieux et pour s'opposer aux coutumes des Barbares. Au XIe siècle, la réforme grégorienne met fin à la clérogamie.
Un certain rôle politique
Le médiéviste Philippe Contamine note qu'à l'époque de Jeanne d'Arc, « les femmes peuvent disposer […] d'un pouvoir naturel et légitime dans l'ordre politique en raison de la patrimonialisation des ressources et des droits que nous dirions publics. Majoritairement, le pouvoir est héréditaire et familial. Par défaut d'héritier mâle, une femme peut dans la chrétienté catholique devenir reine, baronnesse ou châtelaine de son propre chef. En revanche, le pouvoir électif lui échappe. Il n'est