Les firmes multinationales
Le thème de l’argent ne peut être appréhendé, et cerné, que s’il est articulé autour des questions majeures, qu’il soulève, en dépassant son cadre premier de convertisseur et d’instrument de mesure universel. Or, ces questions, autant dire axes, ne sont pas tributaires directement de cet étalon de mesure, mais des visions et conception que l’homme en a. Les œuvres au programme sont une réflexion profonde, mais selon différentes modalités, sur l’argent, en tant qu’instrument de mesure, non seulement des valeurs marchandes, mais aussi des valeurs non-marchandes. L’homme a tendance à tout mesurer, jugé à l’aune de l’argent. De cette déviation découlent de nombreuses situations, éloignant l’argent de la sphère de l’échange, et entraînant, le cas échéant, la perte non seulement du sens de la monnaie, mais la perte du sens de la vie même. C’est dire qu’une approche efficace du thème, à la lumière des œuvres précitées, nécessitera d’abord l’examen de la nature de l’argent, comme elle est perçue dans les œuvres, ensuite il serait convenable de voir comment cet instrument acquiert un pouvoir, peu conforme à sa nature, en impliquant un rapport (ou rapports) avec l’homme, excédant, et de loin, l’échange tout court. Enfin, le lien social ne manque pas d’en subir les percussions
Introduction
L’argent devient indispensable à tout échange, et est au centre de notre vie consciente ou même inconsciente. C’est que l’argent, s’il tient son nom d’un métal, n’est pas un simple objet sans odeur et renvoie inconsciemment à la merde, comme l’explique le psychanalyste Sandor Ferenczi : « La proposition « l’argent n’a pas d’odeur » est un euphémisme inversé. Dans l’inconscient cela s’énonce sans doute de la façon suivante : Pecunia olet, c'est-à-dire argent = matière fécales » ». L’argent apparait ainsi non comme un simple moyen qui permettrait de se procurer tous les biens, mais comme une conséquence de phénomènes inconscients qui le place en relation avec la merde. En