Les forêts amazoniennes
Une bonne partie de la déforestation est faite illégalement, par des personnes ayant de gros moyens pour exploiter le bois et pour développer l’élevage bovin extensif, la monoculture de soja (et, depuis peu, la canne à sucre), les monocultures forestières (pour la pâte à papier). Malgré les lois et les surveillances, l’Etat fédéral et les Etats amazoniens laissent faire : les associations et les syndicats dénoncent et protestent, les autorités politiques et administratives édictent des lois et prennent des décisions… mais, sauf exception, rien ne change : la corruption et l’impunité font leur travail. Le gouvernement Lula, malgré ses intentions, ses déclarations, ses décisions…, n’a rien changé à la situation.
Il y a aussi la colonisation, la déforestation, par les pauvres, migrants venant d’un peu partout du Brésil, mais surtout du Nordeste. Ils sont déjà plusieurs millions, constituant des fronts pionniers officiels ou clandestins, chaque famille s’installant sur un lot de quelques dizaines d’hectares. Il s’agit d’une déforestation manuelle, lente, pour une agriculture pauvre, souvent vite abandonnée au profit du développement de l’élevage. Les échecs sont nombreux : beaucoup abandonnent et vont grossir les bidonvilles urbains. Cependant (point positif), ces fronts pionniers, et les occupations humaines permanentes qui en découlent, sont source de nombreux savoirs populaires, concernant les richesses de la forêt et comment les utiliser. Si on additionne les savoirs des populations amérindiennes et les savoirs acquis localement par les migrants, on dispose déjà, concernant l’utilisation durable des ressources forestières, d’un capital de connaissance considérable qu’il faut se donner les moyens d’utiliser.