Les frontières au moyen orient
Introduction : L’Empire ottoman est né au XIVe siècle, sur les ruines de l’Empire byzantin et de l’Etat Seldjoukide. En l’espace de deux siècles et demi seulement, il s’étend de la Méditerranée, aux rives de la mer Noire. Sa civilisation – connue pour son rayonnement – résulte d’un subtil équilibre entre les différentes religions et cultures qui la composent. Néanmoins, après le brillant règne du sultan Soliman le Magnifique (1520-1566), l’Empire ne parvient pas à surmonter les difficultés intérieures auxquelles il est en proie, et de ce fait, il s’affaiblit. Il pose ainsi à la diplomatie européenne la « question d’Orient ».
Lors de son démantèlement, l’Empire Ottoman – notre Moyen-Orient actuel – a vu les puissances impériales et impérialistes redessiner arbitrairement, en leurs propres intérêts, de nouvelles frontières ; en faisant fi de la diversité des groupes ethniques locaux. Les contestations ne pouvaient que fuser. Aujourd’hui encore, la question des frontières au Moyen-Orient demeure irrésolue et problématique : la région abritant plusieurs groupes ethniques et culturels comme les cultures perse, turque et arabe, kurde et juive. La zone ne connaît pas non plus une unité linguistique : les langues iranienne, turque, ou encore sémitique.
On peut se demander si ces diversités inhérentes au Moyen-Orient pourront un jour être surmontées pacifiquement, et quelles conséquences elles ont pu, et pourraient encore avoir sur les frontières ?
I) Le démantèlement de l’Empire Ottoman
A. LE RÔLE DES EMPIRES EUROPÉENS
Les grandes puissances européennes trouvent en effet quelque intérêt à la région du Moyen-Orient.
- En termes de localisation géostratégique, le Moyen-Orient est un carrefour entre 3 continents : l’Europe, l’Afrique et l’Asie. Ainsi, à l’heure du premier conflit mondial, il est nécessaire aux puissances pour accéder aux richesses orientales