Les frontières de mon langage sont elles les frontières de mon monde
Pour le neurologue Dominique Laplane, professeur honoraire de neurologie à la Salpêtrière : « L’existence d’une pensée sans langage apparaît de jour en jour plus évidente et déterminante dans la vie mentale. Certains neurologues envisagent même une totale indépendance de cette pensée par rapport au langage. A l’opposé, le courant très antique et actuellement majoritaire, de nature essentiellement philosophique, tient qu’il n’y a pas de pensée sans langage. »
Une pensée consciente sans langage parait donc envisageable comme semblent le confirmer ces idées subites, ou inspirations qui soudainement nous « frappent » en dehors de tout contexte verbal. La « mise en mots » n’intervenant quand dans un second temps.
Si pour le psychologue Jean Piaget, la véritable pensée chez l’enfant ne débute qu’avec l’apparition de la fonction symbolique, pour nombre d’autres psychologues l’enfant, au stade pré-linguistique, peut disposer de concepts et être capable d’organiser son comportement sans pour autant avoir des mots qui correspondent à ces concepts. Le langage ne parait donc pas indispensable à la formation de concepts.
Autre question soulevée : Notre pensée est-elle prisonnière de la langue que nous parlons ? Même si selon Hegel, c'est dans le mot que nous pensons : " Vouloir penser sans les mots est une tentative désespérée " Peut on envisager que le langage vienne exprimer une pensée qui existerait antérieurement ? Voici une