Les gains de productivité
La libéralisation commerciale semble avoir entraîné, au cours des trente dernières années, une augmentation de la croissance et du revenu dans les pays en développement. Toutefois, les gains du libre-échange ne sont pas également distribués au sein de la population et la libé ralisation commerciale a un coût important pour certaines personnes.
Les pays en voie de développement n’ont pas tardé à être touchés par la crise actuelle.
Face aux perspectives de faible croissance des revenus, les décideurs politiques des pays pauvres ont sans doute subi beaucoup de pressions en faveur du protectionnisme, afin de limiter la concurrence sur le marché des biens, de protéger les emplois domestiques et de lutter contre la diminution du produit national. Les pays en voie de développement ont jusqu’ici résisté pour la plupart à la tentation d’augmenter leurs barrières commerciales. Alors que l’on assiste à une résurgence du protectionnisme, une récente étude de la Banque mondiale et du Center of Economic Policy
Research montre que l’augmentation des barrières commerciales n’a lieu que de manière assez limitée, et à travers des formes plus transparentes autorisées par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) [1]. Mais ce rapport met aussi en garde contre un possible renforcement du protectionnisme. Les pays en voie de développement pourraient par exemple augmenter leurs droits de douane sur les importations jusqu’à la limite autorisée par les accords de l’OMC, sans pour autant enfreindre ces accords. La limite autorisée pour les pays en voie de développement est plus élevée que pour les autres, ce qui ce qui pourrait accroître sensiblement le coût de leurs importations. Prenons le cas de l’Inde : si le taux de taxation de ses importations est en moyenne de 15 %, elle peut l’augmenter à près de 50 % [2].
Si les décideurs politiques succombaient aux sirènes du protectionnisme, le commerce