Les générations sont un révélateur de nos difficultés sociales, économiques, politiques, de long terme. des retraites… au reboisement, des politiques scolaires à la modification du climat, de la gestion des ressources
La notion invite aux bons sentiments, mais elle n’est pas non plus au-dessus de tout soupçon. Le propre des générations passées comme futures est de ne pouvoir être présentes ici et maintenant, et les manipulateurs en profitent largement ! Ainsi, cette notion, souvent brandie au nom du laisser-faire, sert le plus souvent à refuser la solidarité de long terme. Selon certains, comme l’économiste américain Lester Thurow, la lutte des classes est appelée à être remplacée par le conflit des générations, les puînés étant exploités par les aînés, détenteurs de droits excessifs à la retraite. Cette conception n’est pas neuve : pour les libéraux, l’argument générationnel a servi à renvoyer chaque génération dans un "chacun chez soi". Déjà, en 1832, dans son Economie politique, Jean-Baptiste Say condamnait la dette publique, au motif que : "Si nous, génération présente, avons, du moins par notre silence, consenti à grever les revenus de nos neveux, nos neveux ne jugeront-ils pas convenable de secouer ce fardeau, s’ils viennent à s’apercevoir qu’il n’a servi en rien à leur bonheur ?". Plus récemment, lorsqu’un auteur