Les hippies
« Ainsi vont les choses dans nos sociétés dites de consommation : passée l’adolescence, âge irrécupérable mais dont on sait qu’il n’a qu’un temps, une certaine image de vous-même vous attend, tirée d’ailleurs à plusieurs millions d’exemplaires ; elle vous guette d’autant plus tôt que votre famille ne dispose pas des ressources financières qui, quelques années encore, vous garantiraient le droit à l’irresponsabilité. Gare à vous si vous ne marchez pas ensuite. On vous culpabilisera d’abord ; quelques bonnes lois feront le reste »
— Propos recueilli par Bernard Plossu27.
Alors qu'aux États-Unis, sous l'influence d'activistes comme Jerry Rubin et Abbie Hoffman, une partie du mouvement hippie se radicalisait et parlait de révolution28, dans de nombreux autres pays du monde, les années 1960 virent également fleurir une contestation de l'ordre établi plus vaste et plus violente que celle prônée par les hippies. Ainsi, en Europe, alors que la proportion de la population née après 1945 dépassait 25 %, la Seconde Guerre mondiale ne semblait avoir été qu'une parenthèse : les mêmes dirigeants étaient toujours présents au pouvoir dans certains pays, comme l'Espagne de Franco. L'ambiance était particulièrement lourde en Allemagne, où pesait un tabou sur le passé de la génération du nazisme29.
Les manifestations étudiantes au Mexique finiront par le massacre de Tlateloco en 1968.
Aux Pays-Bas, les provos d'Amsterdam se firent remarquer en organisant