« Les gens ne s’intéressent pas aux héros heureux, il leur faut du tragique, du mythique, du monstrueux, du terrifiant » J. Lacarrière

Egaré dans l’immensité de l’univers, l’homme « s’effraie », comme le dit le philosophe Blaise Pascal. Il cherche un sens à sa présence dans le monde, à sa vie, à son existence. Alors que l’homme ne trouve pas facilement les mots pour exprimer ces pensées existentielles, le héros tragique, lui, les expose facilement et pousse ainsi l’homme à aller encore plus loin dans ses réflexions. Le héros tragique devient dés lors déconcertant et même effrayant. Mais c’est dans la marginalité que réside l’attrayant du héros tragique, devenu mythique. Prométhée, puni par les dieux grecs, Roméo et Juliette, les amants maudits ou encore Peter Pan, enfermé dans son enfance …Tous sont tragiques, mystiques et effrayants. A travers les siècles, l’homme a toujours eu une préférence pour ces héros qui sortent de l’ordinaire. Comme le dit si bien Lacarrière, les gens ne s’intéressent pas aux héros heureux. Pourquoi cette préférence ? A quoi est-elle due ? Nous ne ferons pas, ici, une analyse psychologique des préférences de l’homme mais nous tenterons toutefois d’émettre certaines hypothèses et d’élaborer en conclusion un essai de réponse.
Si le lecteur ou le spectateur vient à ouvrir un bouquin ou à regarder un film ou encore une pièce de théâtre, ce n’est pas pour se comparer à un héros parfait dans le plus beau des mondes et ainsi réaliser à quel point sa propre existence est pénible. Pour réellement se divertir, il lui faut du tragique, du pathétique. L’homme a besoin d’envier et de s’identifier au héros, certes. Toutefois, il doit trouver dans la vie de ce même héros des évènements malheureux, des dilemmes, toutes sortes d’obstacles contraignants, qui feront que sa vie ne lui paraitra pas invivable. Le monde passe son temps à nous rappeler la tristesse de notre condition humaine. Les héros par des histoires encore plus