"Les idées ne sont pas neutres, elles permettent de se situer et de situer les autres." roland faas
Roland Faas
Ce sont les actions des autres ou les situations auxquelles ils nous confrontent qui, d'une manière ou d'une autre, provoquent en nous la réflexion. Cette réflexion nous pousse bien vite à une prise de position par rapport aux individus et à leur comportement, qui s'exprime au travers des idées : celles-ci nous permettent de généraliser les expériences que nous vivons, afin qu'elles puissent nous servir par la suite, lorsque nous rencontrerons une situation plus au moins comparable à celle qui a déclenché notre réflexion. Ainsi, nos idées contiennent obligatoirement une forme de jugement moral, dans la mesure où elles sont le résultat d'un positionnement qui nous amène à imiter ou à réprouver les comportements que des individus que nous côtoyons. C'est certainement cette réflexion que veut exprimer Roland Faas lorsqu'il affirme : "Les idées ne sont pas neutres, elles permettent de se situer et de situer les autres."
Les idées sont créatrices d'identité, elles nous offrent les repères indispensables à notre évolution dans le monde : leur intérêt réside dans le fait qu'elles permettent d'établir une échelle à laquelle se mesurer et mesurer ses actes. Cependant, on ne peut ignorer leur caractère fondamentalement subjectif, le fait qu'elles sont étroitement liées à la culture, au milieu auxquels nous appartenons, et, plus simplement, aux idées des personnes parmi lesquelles nous évoluons et aux expériences que nous avons personnellement traversées. De plus, c'est à travers le jugement d'ordre moral qu'elles véhiculent forcément qu'elles nous permettent de "situer les autres", puis de nous situer par rapport à eux. Ainsi, compte tenu de l'inévitable manque d'objectivité de nos idées, et par-là même, des jugements qu'elles nous font porter sur autrui, de quelle manière peut-on juger de leur bien fondé, et des valeurs que nous choisissons de défendre ou de