Les jeunes
C’est un fait, les 15-28 ans lisent moins que leurs parents, il y a 20 ans. L’étude réalisée par le sociologue François de Singly montre que les jeunes préfèrent l’image à l’écrit.
Tandis que s’ouvre le Salon du livre, une grande enquête nous apprend que les jeunes ont perdu l’app2tit de lire ; un sur cinq seulement lit plus de trois livres par mois ; deux sur trois moins d’un. Si on leur demande une définition du livre, ils répondent pêle-mêle : « chiant, prise de tête, long, compliqué… »
L’étude menée par François de Singly, pour le ministère de l’Education et de la Culture, montre que cette génération est celle de l’image. En tête, la télévision. S’ils ont envie de se détendre le soir, 41 % des jeunes choisissent de regarder un film à la télé, contre 9 % qui ouvriront un bouquin.
Plus que le livre, l’image est associée au plaisir, à la modernité, à la facilité. Et à la rapidité : « En deux heures on regarde un fils et on a tout compris » dit un lycéen. Un autre renchérit « Tu prends un bouquin, il y a trois cents pages, tu en as pour un mois ».
Selon eux, la télé apporte plus de connaisances. Cette concurrence explique en partie le peu de culture littéraire de ces jeunes. Ils ne sont que 57 % à rendre Germinal à Zola. A peine un tiers connaît l’auteur du Grand Meaulnes (Alain Fournier). Gabriel Garcia Marquez et son Cent ans de solitude sont quasiment inconnus. Bine sûr, ne pas connaître les classiques sur le bout des doigts ne signifie pas qu’on ne les lit pas.
Seulement 3 % avouent ne jamais rien lire. En rejetant une certaine forme de littérature, les jeunes expriment avant tout leur ras-le-bol de la lecture contrainte, scolaire. Les livres que les profs forcent à lire, j’en ai été dégoûté. Si j’ai envie de lire un livre, c’est moi qui le choisirai, on n va pas m’imposer ma lecture, dit une élève de seconde. Que lisent-ils alors ? Un peu tout et n’importe quoi. Les 15-28 ans délaissent souvent les classiques au