Les jeux de l'amour et du hasard de marivaux
De « Quoi vous n’épouserez…. » à « …. qui a vécu avec lui ? ».
Introduction
Ce dialogue se situe au centre de la 1ère scène de « Le Jeu de l’amour et du hasard », la femme de chambre de Silvia, Lisette, vient raconter à sa maîtresse l’entretien qu’elle a eu avec le vieux gentilhomme, Mr Orgon : elle est vouée à être mariée par son père à un prétendant qu’elle n’a jamais vu. Orgon a demandé à Lisette si ce projet de mariage plaisait à sa fille, elle lui répondit en toute liberté que Silvia était mécontente de cette initiative, cette idée lui déplaît. Or le ton montre entre les deux personnages si bien que le débat se centre sur les charmes et les dangers du mariage. Cette 1ère scène confirme ses fonctions d’exposition puisqu’elle présente l’héroïne Silvia ; sa servante Lisette et au delà du discours un jeune homme que Mr Orgon souhaite faire épouser à sa fille. Ainsi l’enjeu de l’action est-il posé : Silvia épousera-t-elle le jeune homme ? Ce dialogue révèle précisément les incertitudes et les rêves que ce mariage fait naitre chez les deux jeunes filles, leur conversation se transforme en querelle sur la définition du mari idéal. Voici donc deux points de vue opposés.
I. Deux jeunes filles face à l’avenir : quel avenir ?
a) Les incertitudes de Silvia
Elle parait incertaine de son avenir et désir pourtant décider de son sort. Son père a décidé de la marier avec un homme qu’elle ne connait pas. C’est une situation classique à l’époque mais modulé car ici Orgon se préoccupe des sentiments de sa fille. Les incertitudes de Silvia sont marquées dans le texte par les interrogations : « que sais-je ? », « qui a vécu avec lui ? », mais aussi par les adverbes modalisateurs comme « peut être ». Cette incertitude porte sur l’avenir comme le suggère l’emploi du futur « Conviendra-t-il peut être », et du conditionnel « Je pourrai ». Apparait alors un autre côté du caractère de Silvia, son exigence de vérité,