Les juges de la loi
La France est un état de droit, en ce sens elle est soumise à un ordre juridique excluant l’anarchie et la justice privée. Les normes juridiques y sont hiérarchisées de sorte que sa puissance s’en trouve limitée. Un ordre juridique est composé d’un certain nombre de normes juridiques, notamment de lois. La loi est donc un texte voté par le Parlement qui a vocation à s’appliquer aux citoyens. Il s’agit alors des lois ordinaires.
La Constitution du 4 octobre 1958 définit de façon limitative le domaine de la loi, à l’article 34, et précise à l’article 37 que les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi ont un caractère réglementaire. Outre les lois ordinaires, les plus nombreuses, des lois organiques sont prévues par la Constitution en vue de la détermination des modalités d’application de certaines dispositions constitutionnelles. Ces lois organiques ont une autorité supérieure à celles des lois ordinaires, en vertu même de la Constitution. Elles sont par ailleurs systématiquement soumises au contrôle du Conseil constitutionnel avant promulgation, eu égard à l’article 46 de la Constitution. Il existe également les lois référendaires, c’est-à-dire adoptées par le peuple se prononçant par référendum, qui peuvent avoir, selon leur contenu, aussi bien le caractère de lois ordinaires que celui de lois organiques. En revanche, elles échappent dans tous les cas au contrôle du Conseil constitutionnel, considérées par celui-ci comme « l’expression directe de la souveraineté nationale ».
Ces différentes lois n’échappent pas à aucun contrôle, dans le cas contraire la qualification d’état de droit perdrait sa substance. L'existence d'une hiérarchie des normes constitue l'une des plus importantes garanties de l'état de droit, selon le juriste autrichien Hans Kelsen. Dans ce cadre, les compétences des différents organes de l'État doivent être précisément définies et les normes qu'ils édictent ne sont valables qu'à condition de respecter