Les jésuites et l'enseignement
PREAMBULE NECESSAIRE.
Lorsque les Pères Jésuites ouvrirent leur collège d’Avignon, en 1564, ils n’avaient pas d’autre programme que celui, assez vague, tracé par St Ignace aux premiers pères enseignants 6 ans plus tôt, à savoir :
- Enseigner le latin, le grec, et même l’hébreu.
- Exercer les élèves par de fréquentes disputes et compositions écrites.
- Leur faire entendre la messe tous les jours.
- Le sermon les dimanches et jours de fête.
- Les faire confesser et communier tous les mois.
- Et suivre autant que possible l’ordre des cours et la discipline du Collège Romain (ce collège où il avait rassemblé le meilleur de ses expériences universitaires).
Le collège d’Avignon fonctionna donc ainsi, un peu au jugé, pendant 22 ans, puis, en 1586, parut un document officiel de la Compagnie : le "Ratio Studiorum" (Principe des études), complété 12 ans plus tard par un "Ratio dicendi et docendi" (l’art de parler et d’enseigner).
Ces deux ouvrages réglèrent désormais le fonctionnement des collèges jésuites dans le monde entier, mais ce n’était pas des "bibles" car St Ignace avait bien insisté sur la liberté des supérieurs locaux en toutes choses. Chaque pays, chaque région, et même quasiment chaque collège, tout en appliquant les préceptes du Ratio, eut donc son " règlement local" et " de ville à ville les anciens collèges jésuites offraient une extrême variété tant dans leur enseignement que dans leurs règlements". Avignon eut donc son originalité.
LE CONTENU DU RATIO.
Quand on lit le Ratio on est un peu déçu : on s’attend à une grande proclamation pédagogique, une sorte de "méthode jésuite", et ce n’est qu’une succession de règles de détail, qui plus est puisées dans