Les Lander
Une chancelière contrainte au compromis
Les élections régionales ont en Allemagne un tout autre poids qu'en France. Il y a cinq ans, le gouvernement du social-démocrate Gerhard Schröder est tombé après une défaite de son parti au scrutin de Rhénanie du Nord-Westphalie. Le 9 mai, les élections dans cette région la plus peuplée du pays représenteront un test politique pour la chancelière chrétienne-démocrate Angela Merkel, qui pourrait perdre sa majorité au Bundesrat, la chambre des Länder, incontournable pour gouverner le pays. Pour imposer ses réformes, la chancelière est dépendante des 16 présidents de région, qui ratifient presque la moitié des lois fédérales. Il faut donc trouver des compromis avec l'opposition. En 2009, Merkel a dû négocier son plan de relance économique avec un président conservateur récalcitrant. Aucune région française (ni même les 22 !) ne pourrait bloquer, à elle seule, un plan de plusieurs dizaines de milliards d'euros décidé par l'Elysée ou Matignon. En Allemagne, c'est possible. Les régions sont aussi un grand vivier politique où l'on puise les futurs chanceliers. Avant de prendre la tête du pays, Helmut Kohl avait été ministre-président en Rhénanie-Palatinat et Gerhard Schröder en Basse-Saxe.
Mais l'influence des Länder est devenue tellement grande qu'il a fallu réduire leur pouvoir pour éviter un blocage législatif. Malgré une réforme importante votée en 2006, le fédéralisme montre toujours ses limites. On l'a vu avec l'interdiction de fumer