Les liaison dangeureuse lettre 141
Le commentaire de la lettre incluse dans la lettre CXLI ( 141 )
Pour saisir l’impact de cette lettre qui va précipiter le dénouement et blesser à mort Mme de Tourvel, il faut rappeler qu’elle est écrite par Mme de Merteuil, sans doute secrètement amoureuse de Valmont. Elle est incluse dans une lettre qu’adresse Mme de Merteuil au Vicomte pour lui rappeler les principes qu’ils se doivent de respecter, l’anti-morale à laquelle ils se sont assujettis. Pour sauver la face, Valmont enverra cette lettre à Mme de Tourvel, malgré la passion qu’il ressent pour elle. Ensuite, dans le duel qui l’opposera à Danceny, il choisira la mort. Cette lettre est donc un coup de poignard. Son impact est terrible, alors qu’elle emprunte un ton apparemment léger et badin. C’est la fausse désinvolture de la lettre de la lettre que nous étudierons avant d’en mettre au jour la véritable cruauté.
PLAN :
Introduction
I. Une feinte désinvolture
II. Une cruauté insigne
III. Le libertinage, dans son rapport à autrui et dans son rapport au temps
Conclusion
Introduction
I. Une feinte désinvolture
a) Un refrain de chanson
C’est surtout le refrain qui, en donnant à cette lettre l’apparence d’une chanson, lui donne une visible gaieté, une feinte badinerie : « ce n’est pas ma faute » vient clore chaque court paragraphe composant la lettre. Il forme une antienne à la fois amusante, mais aussi lancinante. Or ce refrain insiste sur l’irresponsabilité de l’épistolier, qui a bonne conscience parce qu’il respecte une « Loi de la nature ». Rien de grave, apparemment.
b) Les procédés de dédramatisation
L’appellatif « mon Ange », au début et à la fin de la lettre, lui confère un fausse douceur mièvre et mielleuse. Il faut savoir que cet appellatif n’est de mise qu’entre amants, au XVIIIe siècle. Cet appellatif vise à maintenir un ton enjoué et faussement tendre. Le mot « aventure » du deuxième paragraphe a également pour finalité de ramener l’histoire