1) Cécile Volanges. ü Cécile est le produit d’une éducation normative. A travers son personnage, l’auteur nous fait une critique indirecte de l’éducation des jeunes filles. Cécile sort du couvent et est le résultat de l’éducation qu’elle y a reçue, « éducation cloîtrée » qui ne prépare pas les jeunes filles à décrypter les signes du monde. Elle ne sait pas avec qui on veut la marier et, ignorante parfaite, incarne une proie de choix pour les libertins. Dans la première lettre du roman, on découvre ainsi qu’elle a reçu une éducation rudimentaire au couvent : « j’ai ma harpe, mon dessin, et des livres comme au couvent ». Le récit s’ouvre en effet sur l’entrée dans le monde de Cécile, jeune fille tout juste sortie du couvent : il s’agit d’un procédé traditionnel du roman. Dans la 1ère lettre, Cécile écrit à sa correspondante de prédilection, Sophie Carnay, dont on ne lira aucune lettre. En effet, ses réponses sont lisibles uniquement à partir des références qu’en donne Cécile. La 1ère lettre montre l’ignorance totale de Cécile des codes du monde dans lequel elle entre : elle prend le cordonnier pour l’époux qu’on lui destine, incapable de reconnaître les codes de la tenue vestimentaire ni ceux du langage. La lettre 3 donne une autre idée de la gaucherie de la jeune fille lors de sa première sortie dans le monde. Cependant, le schéma du roman d’apprentissage est perverti. En effet, Mme de Volanges ne remplit pas son rôle d’éducatrice, car elle préfère laisser sa fille dans l’ignorance pour préserver sa « pureté ». Ainsi, elle laisse le champ libre à la marquise qui ne parvient pas pour autant à initier Cécile à sa « philosophie « libertine ; rien ne modifie le caractère, ou plutôt le tempérament, de la jeune fille. Mme de Merteuil renoncera à la « former » parce qu’elle la trouve stupide : « J’avais eu quelque envie d’en faire au moins une intrigante subalterne et de la prendre pour jouer les seconds sous moi