Le Ministère de l’Equipement est l’héritier d’une politique d’aménagement et d’équipement du territoire très ancienne. A ce titre il reflète un modèle technocratique unique au monde envié mais aussi parfois dénigré.
Ce ministère connaît actuellement des difficultés et il est intéressant de se pencher sur les mécanismes qui ont pu y conduire. Dans ce contexte, l’Ecole Nationale des Travaux Publics de l’Etat qui forme une grande partie des ingénieurs de ce ministère a un rôle important à jouer et il est utile de pouvoir évaluer ses ressources et ses handicaps pour affronter les défis actuels.
J’essaierai donc de comprendre les logiques qui ont pu conduire à trois des grandes difficultés rencontrées par le ministère aujourd’hui, à savoir la remise en cause du monopole de l’expertise publique, la modernisation de la structure même de l’Etat et l’organisation de la mise en concurrence. Je me pencherai alors sur les atouts et les contraintes dont dispose l’ENTPE pour faire face à ce contexte en pleine évolution. Le ministère d’aujourd’hui a été initié au milieu des années 60 par le corps des Ingénieurs des Ponts et Chaussées. « Fusion » du ministère de la construction et du ministère des travaux publics, c’est un lieu de technicité créé par des ingénieurs et donc, nécessairement, défini suivant leur conception de ce qu’un ministère devait être. Au cours du temps et à travers de nombreuses évolutions ce ministère à construit puis gardé le monopole de l’expertise publique.
Si dans le cadre des transports, l’expertise a été construite dès le début par les ingénieurs d’Etat, dans le domaine de la construction ce n’est que tardivement qu’ils s’approprient la compétence. En effet, longtemps, le logement n’est resté qu’une initiative privée puis, peu à peu, l’Etat s’en est préoccupé de plus en plus jusqu’à chapeauter une très large partie de la reconstruction après la seconde guerre mondiale.
Cependant, la plus grande facilité d’accès à l’information, l’augmentation