Les médias, l'opinion publique et la guerre d'ALgérie..
INTRODUCTION : Lorsqu’éclate la guerre d’Algérie en 1954, le gouvernement français pense pouvoir gérer la crise par la voie politique. Cependant, le conflit s’installe et il est bientôt question d’envoyer des appelés : l’opinion publique , concernée, s’intéresse progressivement à une guerre dont les différents médias français tentent de rendre compte.
Comment le pouvoir utilise-t-il les médias face à l’opinion publique ? Comment les médias évoluent-ils au cours du conflit et comment évolue leur influence sur l’opinion, puis sur le pouvoir ?
Afin de répondre à ces questions, trois temps peuvent être arrêtés, qui déterminent l’évolution des médias et de l’opinion publique à propos de la guerre d’Algérie : Entre 1954 et 1956 : Des médias et une opinion manipulés. Entre 1956 et 1958 : Une prise de conscience douloureuse. De 1958 à 1962 : Le large soutien à De Gaulle et l’indépendance de l’Algérie.
I. La « guerre sans nom » masquée par le pouvoir.
1. L’Algérie, un enjeu vital pour le pouvoir.
Lors des attentats de la Toussaint rouge, le 1er novembre 1954, le gouvernement français, par la voix de son ministre de l’Intérieur François Mitterrand, rappelle la position ferme du pays : « L’Algérie c’est la France ! » Le pouvoir entend démontrer à l’opinion publique combien les deux rives de la Méditerranée sont et doivent rester liées.
Pour des raisons économiques d’abord : Marseille envoie 3 millions de tonnes de marchandises par an en Algérie ; un travailleur français sur Huit travaille pour l’Algérie en 1954. Ces arguments sont souvent rappelés à travers les actualités cinématographiques.
Cette attitude s’explique aussi par le contexte international : la France perd l’Indochine la même année. Le président de la République René Coty déclare en 1957 lors de son voyage à Mulhouse : « Qu’on ne compte par sur nous pour sacrifier de l’autre côté de la Méditerranée une