La force stylistique de cette phrase, divisée symétriquement, repose sur la comparaison insérée dès le deuxième mot. Cette amorce rapide, presque brutale, témoigne d'une certaine précipitation. Cette dernière semble accompagner le trouble suscité à l'évocation de la référence culturelle japonaise, à mille lieues de l'univers de Combray. La rupture géographique n’est pas anodine, elle s'inscrit dans la continuité de l'élargissement de la perspective visuelle émanant de la tasse de thé. Cette première partie renferme également plusieurs jeux sur les sonorités : des allitérations en /d/ (dans, d'eau, indistincts, deviennent (l. 92-93) et en /p/ (tremper, porcelaine, rempli l. 91 notamment). Ces deux occlusives semblent évoquer le bruit des papiers tombant dans l'eau, voire des morceaux de madeleine dans la tasse de thé et viendraient ainsi souligner la puissance de l'écriture. Les allitérations impriment également à cette partie un rythme saccadé et rapide qui semble marquer une évolution allant crescendo. Cette rapidité s'inscrit dans la valeur sémantique de plongés (l .93) et dans celle de à peine (l. 92). De plus, dès que (l. 82) ou aussitôt (l. 85) avaient d'ores et déjà esquissé le champ sémantique de la vitesse. Ce premier renvoi anaphorique ne s'érige pas en solitaire. Les anaphores sont en effet légion : petits morceaux de papier (l. 92) adopte une structure identique à un précédent passage évoquant le petit morceau de madeleine (l. 66), passage d'une importance capitale renfermant la première apparition de la mémoire involontaire ; tremper se répète également à trois reprises (l. 68, 83 et 91). Ainsi, les allitérations et ces deux anaphores ouvrent subtilement la voie à l’analogie : de la même manière que le petit morceau de madeleine est trempé dans la tasse de thé, les petits morceaux de papier sont plongés dans un bol de porcelaine. Plusieurs indices témoignent de la corrélation entre les deux éléments. Notons, premièrement, la rime en /en/. Mais la