Les marques de la femme bourgeoise au xixe s
I) La femme: mère et épouse.
Le corps doit montrer la fonction de la femme au sein de la famille et de la société. Au XIXe s, la femme doit plaire pour enfanter mais aussi pour représenter. C'est dans cette double acception qu'il faut comprendre le rôle du vêtement dans la culture bourgeoise.
En effet, la femme est d'abord une mère, une génitrice." L'homme est un cerveau, écrit Michelet, la femme est une matrice". Le corset, élement indispensable du costume, véritable colonne vertébrale du corps féminin, creuse une taille étroite et met en valeur la poitrine et les hanches. Ces deux dernières expriment les fonctions maternelles de l'allaitement et de la fertilité. La bourgeoisie, catholique, s'inscrit donc dans le culte de la Vierge Marie que l'Eglise a developpé depuis le second Empire et qui féminise la sphère religieuse. À l'époque où l'on institue le dogme de l'Immaculée Conception, une sexualité féminine indépendante de la procréation ne peut être que refoulée. C'est pourquoi Madame Bovary heurte l'opinion de son temps. Flaubert, en décrivant une femme de la bonne bourgeoisie normande à la découverte de son propre désir sexuel, ne pouvait que s'attirer un procés d'outrages aux bonnes moeurs. Que dit l'avocat impérial E. Pinard dans son réquisitoire? "On l'appelle Madame Bovary; vous pouvez lui donner un autre titre: Histoire des adultères d'une femme de province". L'immoralité, selon lui, réside dans le fait que Flaubert a cherché dans son oeuvre "un personnage qui pût dominer cette femme. Il n'y en a pas. Le seul qui y domine, c'est Madame Bovary."Voilà donc le scandale, Emma Bovary serait une femme libre! Six mois plus tard, Baudelaire comparait devant le même juge qui le condamne à retirer de son recueil Les Fleurs du mal, six poèmes parmi lesquels les Bijoux et À celle qui est trop gaie en raison de la lascivité et la sensualité exprimées dans ces oeuvres. La