Les medias
Teun A. van Dijk, Université d’Amsterdam, Universitat Pompeu Fabra, Barcelone
La mauvaise nouvelle : Les médias participent du problème Toutes les études sur le rôle joué par les médias occidentaux “blancs” dans la reproduction du racisme arrivent à la même conclusion : de nombreux médias constituent l'un des éléments du problème du racisme. Heureusement, à l'heure qu'il est, les journalistes sont de plus en plus nombreux à en être conscients et souhaitent que les choses évoluent. Les journalistes savent que la partialité des médias peut être explicite et flagrante, comme c'est le cas dans les tabloïds britanniques, et que la presse de qualité, de manière plus subtile et indirecte, n'est pas non plus exempte de tout reproche. Dans les deux cas, la tendance générale est souvent la même : les médias, aujourd'hui aussi bien qu'il y a 50 et 100 ans, tendent à assimiler les étrangers, les immigrés, les réfugiés ou les minorités à un problème et s'y réfèrent par eux plutôt que comme une partie intégrante de nous. Les autres sont alors stéréotypés, marginalisés et exclus à maints égards dans l'écrit et l'audiovisuel : la sélection tendancieuse de sujets d'actualité (le plus souvent le crime, la violence, la drogue ou les franchissements clandestins de la frontière), les gros titres, les images, la mise en page, le choix des mots, les métaphores et les nombreux autres caractéristiques négatives des nouvelles et articles de fond concourent à présenter systématiquement les immigrés et les minorités non seulement comme différents mais également comme un groupe anormal, voire une menace. Alors que leurs actions négatives tendent à être grossies par l'emploi de toutes les techniques peu rigoureuses de l'information, les nôtres tendent à être atténuées, cachées ou niées quand il s'agit de préjugés, de discrimination et de racisme. Et tandis que leurs contributions économiques et culturelles à la ville ou au pays sont passées sous