Les mesures de protection du consentement en droit privé européen
Sujet : « Les mesures de protection du consentement en droit privé européen ». « L'européanisation du droit est comme une marée montante qui se déverse depuis les estuaires jusqu'aux rivières, et qui ne peut être endiguée »1. Cette métaphore utilisée par Lord Denning, pour illustrer l'apparition d'un nouvel ordre juridique à l'adresse des états membres de l'Union Européenne, trouve un écho dans l'étude envisagée. En effet, après avoir fixé des objectifs économiques, les institutions européennes ont amorcé un vaste mouvement d'harmonisation des techniques contractuelles. Les nombreuses contributions doctrinales, études de faisabilité, projets normatifs, directives particulières... témoignent de l'ampleur du phénomène 2. Dès lors, une étude des mesures protectrices du consentement, comme un aspect du droit des contrats, semble être l'occasion d'apprécier plus en détails le rapprochement des droits. Le contrat est le vecteur des transactions économiques, son régime juridique évolue ainsi au grès des mutations du marché et des pratiques commerciales. Il résulte des thèses du libéralisme économique que le contrat est le « produit du libre accord des volontés », il permet d'établir les rapports individuellement les plus justes car chaque individu est le meilleur juge de ses intérêts »3. C'est également un instrument au service des rapports entre les individus, qui peut être endigué pour sauvegarder l'intérêt général, la liberté d'autrui. En droit français, l'équilibre contractuel se traduit notamment par l'article 1134 du code civil, selon lequel, le libre échange des consentements, l'autonomie de la volonté ne peut s'exercer que dans les limites fixées par la loi 4. Il n'y a pas de définition du consentement mais il résulte de la jurisprudence et de la doctrine, qu'un contrat se forme par la rencontre d'une offre et d'une acceptation. La date et le lieu de formation du contrat donnant force obligatoire aux engagements des parties, ces dernières doivent