Les miserables
Le sujet profond du livre, c’est le rapport que l’homme entretient à la loi divine. Loi des hommes ou loi de Dieu ? L’on voit bien pourquoi la misère économique ou politique ne peut être le sujet du livre. Les misères ne sont que des problèmes techniques, auxquelles Hugo propose des solutions d’ingénieur politique : on peut, et l’on doit, partout où cela est possible, réaliser de meilleurs arrangements de la vie sociale, qui auront pour but de permettre une vie plus propice à la rencontre de la vraie loi, la loi de Dieu. Il faut s’élever au-dessus de la loi des hommes, il faut lever le nez. Le drame des conditions de vie misérables, ce n’est pas la pauvreté, c’est que la pauvreté peut aveugler et faire perdre de vue le véritable enjeu : être un juste. Certes, en théorie, la misère pourrait aussi pousser à la sainteté, mais Hugo reconnaît que la voie du martyre ne doit être réservée qu’à un très petit nombre d’âmes fortes. Les saints sont admirables mais ils sont marginaux.
Il existe une partition très nette dans le roman entre les personnages qui se cantonnent aux lois