Les monnument aux mort
Les monuments aux morts
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Contexte historique S’interdire l’oubli
Avec 8 millions de morts et 6 millions d’invalides en Europe, la guerre a engendré un profond traumatisme. Les traces de guerre obsèdent les sociétés des années 1919-1939. Les cérémonies commémoratives, la présence dans la société des mutilés, des veuves et des orphelins, les ruines qui jonchent les régions des combats, interdisent l’oubli. Toutes les nations ont eu alors besoin de se souvenir des morts. C’est l’ampleur de ce deuil qui a dicté une réponse monumentale. En Australie, chaque localité possède un War Memorial. En Italie, on accroche des plaques avec le nom des soldats morts sur les églises et les synagogues. En Allemagne, de nombreux monuments sont construits dans les cimetières civils et militaires. Un certain nombre de monuments avait déjà été érigé après la guerre de Sécession, les guerres coloniales ou les guerres d’unification allemandes. Mais c’est à l’issue de la Grande Guerre qu’ils deviennent universels, rappelant chez tous les anciens belligérants l’ampleur de cette tragédie. En France, durant la guerre, les Français découvraient les noms des soldats morts au combat sur une liste affichée sur la porte des mairies. Mais très vite, la population éprouva le besoin d’inscrire tous ces noms dans la pierre et dans les années 20, la France se couvre de nombreux monuments aux morts : plus de 30000 ont été érigés de 1920 à 1925, aujourd’hui, ce sont 95% des communes françaises qui en possèdent un. Si la guerre franco-prussienne de 1870-1871 avait déjà donné lieu à l’apparition de quelques-uns de ces monuments, le mouvement avait été de moindre ampleur, et surtout, ils avaient été érigés une vingtaine d’années plus tard, sous l’égide du Souvenir français et non à l’initiative