Les mots
Et puis ces ressentiments. Je les ai exclus de mon coeur pour ne plus avoir mal. Ou peut-être est-ce eux qui sont partis, pour m'épargner. Néanmoins, ils ne m'ont jamais désertée totalement. Où qu'ils soient, ils ont survécu quelque part en moi. Car quand après avoir trop souffert, le coeur refuse d'être l'hôte des sentiments, il est préférable que ceux-ci vagabondent et se refroidissent le temps que le rythme des battements se stabilise.
Sauf qu'il arrive toujours ce moment où le coeur, après s'être détendue et laissé aller à l'abandon dans les infinités du calme, ressent ce manque. Le manque des sentiments. Oui, le coeur se sert. Il est vide, si vide sans toutes les émotions qu'il abritait avant. Même si tout cela n'était pas toujours parfait, même si parfois ça avait été faux, contradictoire, grand, triste, impossible. Cela manque.
Et puis, juste avant de les exclure, juste avant qu'ils s'en aillent, qu'il partent errer de part et d'autre de ce corps, mon corps, juste avant ça, moi, je savais tout le temps quoi