Les mutations du paysage religieux en France depuis 1945

Depuis toujours, la religion joue un rôle fondamental dans les sociétés. L’historien Pierre Nora écrit à ce sujet : « L’ensemble des données […] obligent à reconnaître le facteur religieux comme une puissance d’entraînement fondamentale et impossible à négliger dans la compréhension du destin des sociétés ».
En effet, la société française a été fortement marquée par le catholicisme dans son histoire, l’Eglise intervenant depuis longtemps dans les relations sociales. La France est ancrée dans une tradition chrétienne, et le christianisme implanté dès le IIe siècle, s’enracine au fil du temps dans la société. A partir du IXe siècle, la France donne l’exemple d’un peuple qui se reconnait majoritairement dans une même religion et ce n’est que récemment qu’on observe une évolution vers un pluralisme religieux, parallèle à une augmentation du nombre de non-croyants. De plus, dans l’ancien régime, les monarchies absolues de droit divin et la sacralisation des rois montrent que la croyance religieuse était également intimement liée avec la politique. A ce niveau, une rupture se fait en 1905, avec la loi de la séparation de l’Eglise et de l’Etat qui représente un pas énorme vers une société laïque.
Cependant, si on observe avant 1945 un essor de la religion qui reste toujours très présente dans l’après-guerre, on assiste à partir des années 60 à un véritable déclin de l’Eglise en France.
Quelle est l’influence de la religion au sortir de la guerre et quels rôles joue-t-elle depuis les années 45 au sein de la société ? En d’autres termes, il s’agit d’entrevoir comment la France a pu passer par des situations aussi contrastées en si peu de temps : d’une Eglise puissante en 1945, implantée dans la société française, à une Eglise abandonnée par ses fidèles et décriée par une partie de la population, notamment à cause de son décalage avec les nouvelles valeurs de la société. Pour finir, quelles sont aujourd’hui