Les nouveaux mouvements sociaux
Amorcé le 15 mai 2011 en Espagne, et faisant, en partie, écho aux révolutions arabes, le mouvement dit « des indignés » (tiré du livre du diplomate et ancien résistant Stéphane Hessel) interroge sur la diversité des objets et des formes de l’action collective. Son internationalisation progressive, une multiplicité des acteurs, des pratiques, des revendications (allant des formes participatives à la démocratie à la révision des conditions de travail, en passant par l’usage institutionnel des logiciels libres), nous amène à repenser le mouvement social et notamment le concept de « Nouveaux Mouvement Sociaux » (NMS). Ce concept se défini par l’ensemble des mouvements apparus dans les années 70 ne se structurant plus autour des seules questions du travail et des intérêts matériels, mais sur des enjeux culturels ou de société. Si l’on identifie pendant longtemps, à l’instar de Karl Marx, le mouvement social à l’action du mouvement ouvrier, un remise en cause profonde apparaît avec le développement de nouveaux thèmes mobilisateurs, comme l’écologie, l’anti-nucléaire, l’antimilitarisme, la place des femmes dans la société. La sociologie, et avec elle l’ensemble des sciences sociales, sont amenées, elles aussi, à redéfinir leurs modèles d’explication. Jusqu’alors centrée sur les théories de l’individu rationnel et de la mobilisation des ressources, il s’agit alors de rendre compte de la nouveauté des formes de protestation en se réclamant d’un modèle d’explication structural, établissant que toute modification d’un élément ou relation dans la structure entraine la modification des autres éléments ou relations. Ainsi, le sociologue Alain Touraine, en insistant sur les transformations structurelles du capitalisme, tente d’analyser ses nouveaux clivages sociaux, et défini le mouvement social comme « l’action conflictuelle