Les parfums de niche

Associée à une image de luxe et d'artisanat, la parfumerie de niche faisait le bonheur de quelques passionnés. Depuis quelques années, c'est LE marché où il faut être, pour les grandes marques comme les petits nouveaux.
“Parfum de niche”: c'est le dernier mot magique susurré par les marques de luxe. Et pour se placer sur ce petit segment de marché précieux et prestigieux, toutes les grandes maisons de parfum ont créé leur ligne sur les critères suivants: recherche olfactive poussée, rareté des points de vente et prix élevé (200 € en moyenne). Depuis 2004 ont ainsi fleuri les Exclusifs de Chanel, l'Art et la Matière de Guerlain, Armani Privé pour Armani, Hermessence chez Hermès, Dior couture, Tom Ford pour Estée Lauder…Enrichi encore cette année 2008 par la belle collection, Miroir, Miroir ! de Thierry Mugler.
Les jeunes générations s'y mettent aussi : comme Killan Hennessy, 35 ans, qui lance sa marque, By Kilian, avec le but de “revisiter les classiques de la parfumerie”. Dans les magasins, consacrés aux parfums de niche, de nouvelles petites marques côtoient des rééditions, Comme Fracas de Piguet (au Printemps), l’Archétype de la tubéreuse, ou Ombre Rose de Jean-Charles Brosseau (Au Bon Marché), précurseur des floraux poudrés. Les grands magasins ont été les premiers à y croire: «Le chiffre d'affaires des parfums de niche progresse de 30 % par an, et représente en 2007 30% de la valeur totale de l'axe parfum du magasin» confirme Fabien Petit Colin, responsable de la Beauté au Printemps. “Avec des flacons qui sont souvent 50% plus chers que les parfums à plus large public, mais que tout le monde achète !
Le client est un nez, en recherche d'une fragrance personnelle : et le bouche-à-oreille fonctionne à merveille”. Cette parfumerie dite aussi d'”auteur”, se définit selon plusieurs critères précis. Le point de départ de la création ne résulte d'aucun «brief marketing» : ici, la star est le jus lui-même, auquel est consacré un budget