les passions
Les passions sont à condamner. Le langage quotidien semble nous prévenir des dangers de la passion. En effet, elle entraine ou nous emporte, nous dévore ou nous brule, nous mets hors de nous. Le droit lui-même, qui condamne plus légèrement un crime passionnel qu’un crime accompli froidement, juge que la passion constitue une circonstance « atténuante » parce que elle aliène la volonté du sujet et la rapproche d’une folie passagère. L’étymologie du mot va dans le même, la passion (du verbe latin patior, subir ou supporter) désignerait un état dans lequel le sujet est sous dépendance d’un agent extérieur, et se trouve dès lors dans l’incapacité d’agir « normalement », c’est-à-dire selon sa raison et sa volonté. De plus, dans l’histoire de la philosophie, la passion a d’abord été condamnée parce qu’elle interdit à l’homme de connaitre la sagesse, et celle-ci ne peut être atteinte, selon les stoïciens, que si l’on s’exerce à l’apathie, soit à vivre dans une indifférence complète aux passions et aux désordres qu’elles provoquent. La passion semble susciter des désirs et faire le jeu des seules apparences physiques, elle ne provoque, selon Platon, qu’erreurs, mensonges et illusion.