Les pauvres au moyen age
Introduction Les pauvres au Moyen Age a été rédigé par Michel Mollat qui était un médiéviste, membre de l'Institut et qui est né en 1911 et décédé en 1996. Il a consacré quatorze années entre 1962 et 1976, de son enseignement à l'étude de la pauvreté : 90 exposés de séminaires, 220 mémoires et des thèses. Il a également effectué des missions en France, en Amérique et au Proche-Orient qui lui ont fourni l'occasion d'étudier les problèmes économiques et sociaux, moraux et religieux que pose la pauvreté.
Il était Professeur à l'université de Paris IV, directeur d'études à l'Ecole pratique des Hautes Etudes (IVe section).
Ce livre tente, sur une longue période, du Ve au XVe siècle, de retrouver la trace d'êtres sans archives et souvent sans visage : les pauvres. Ce sont d'abord les " pauvres du Christ ", affligés et malades, incapables d'assurer leur propre subsistance. On trouve ensuite ceux qui relèvent de la " pauvreté laborieuse ". Liée à l'insuffisance du revenu agricole, du salaire ou à la privation involontaire de travail, celle-ci mettra longtemps avant d'être reconnue. Ce sont les " vrais pauvres " qu'on distingue des " indigents " (" parasites ", marginaux, vagabonds). Cependant, dans le contexte général de précarité qui caractérise l'économie jusqu'au XIe siècle, les contours de la pauvreté restent flous. Comment assister le pauvre? Comment éviter que la charité n’entraine une discrimination entre les pauvres selon leur degré de pauvreté ? Michel Mollat nous montre que le sort du pauvre ne dépend pas seulement des circonstances économiques, sociales, techniques ou politiques, mais qu'il est lié avec les attitudes mentales des pauvres et de la société. C'est sur ce ressenti des pauvres que Michel Mollat s'est penché. Les pauvres ont souvent laissé à des témoins, le soin d'exprimer leur résignation, leurs plaintes et leurs colères. Justement, les difficultés documentaires aggravent la méconnaissance de la