Les Personnages dans, "Les Caprices de Marianne"
Le portrait de Marianne
On découvre Marianne par divers moyens. D’une part les autres personnages font des commentaires sur elle, tels Ciuta, son époux, Octave ou Coelio : positive ou négative, cette image est toujours partielle, et ne rend pas compte de la complexité de cette héroïne. D’autre part, elle se livre dans les conversations, et notamment lors des rencontres avec Octave, qui permettent de mesurer son évolution progressive.
UNE FEMME REVÊCHE ET PUDIBONDE
La pièce s’ouvre sur cette image, un rejet catégorique de Marianne à Ciuta, l’entremetteuse, qui vient lui parler au nom de Coelio : « s’il a l’audace de me faire entendre une seconde fois un pareil langage, j’en avertirai mon mari. » Son ton n’est guère aimable, et cela ressort à travers le jugement de Ciuta : « plus dévote et plus orgueilleuse que jamais ». Dans la première scène, Coelio explique lui-même son échec à Octave, souligné par la double négation antéposée : « Jamais elle n’a paru à sa fenêtre; jamais elle n’est venue appuyer son front charmant sur la jalousie ». Ses courtes phrases semblent reproduire le ton même de Marianne : « Elle sort du couvent ; elle aime son mari, et respecte ses devoirs. Sa porte est fermée à tous les jeunes gens de la ville, et personne ne peut l’approcher. » Ce jugement sévère l’est encore plus à travers le lexique péjoratif qu’emploie Octave : »c’est une mince poupée qui marmotte des ave sans fin », repris par « Marianne est une bégueule ». Marianne va du reste mettre sa menace à exécution, à la fin de la scène 3 de l’acte I, sur un ton particulièrement sec : « Trouvez bon que ni lui ni Octave ne mette les pieds dans cette maison. » En confirmant les soupçons de celui-ci, elle est donc directement responsable du drame qui se produira.
Cependant on peut s’interroger sur la force mise dans ce refus : ne serait-ce pas, en réalité, un moyen de se protéger contre toute tentation ?
En fait Marianne a