Les personnages thérese raquin
Avant d’étudier rapidement les personnages, il convient de se remémorer ce que Zola écrit dans la Préface de la deuxième édition du roman :
« Dans Thérèse Raquin, j’ai voulu étudier des tempéraments, non des caractères. Là est le livre entier. J’ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair. Thérèse et Laurent sont des brutes humaines, rien de plus. »
THERESE
Thérèse est la fille du capitaine Degans et d’une belle Algérienne. Zola lui donne un tempérament de feu doublé d’une soumission apparente : ce sont des fantasmes d’Européen sur les femmes d’Afrique du Nord. Mais c’est peut-être aussi un souvenir de la « théorie des climats » de Montesquieu. Son tempérament est étouffé par la vie qu’elle mène avec un malade comme Camille, enfermée dans un réduit sans lumière, avec la répétition monotone des mêmes événements, qu’il s’agisse de la venue d’une cliente ou des soirées du jeudi. Elle est voluptueuse et très nerveuse, hystérique même : ses hallucinations sont une conversion de ses troubles psychiques (des remords inconscients et non reconnus) en symptômes physiques. Ceci dit, elle n’est pas simple ; sa capacité de dissimulation est inquiétante ; c’est elle qui, la première, évoque un assassinat : « Il n’y a qu’un voyage dont on ne revient pas... » ; la première, elle cherche des dérivatifs à ses remords, dans les lectures romanesques, puis dans la débauche. On peut la qualifier de « femme fatale » car elle conduit les autres à la mort.
LAURENT
Laurent est le fils d’un paysan aisé. Là encore Zola reprend certains clichés sur les paysans : il aime l’argent, ce qui le rend rusé ; il a un physique herculéen, c’est un « grand gaillard » à l’allure un peu lourde, aux mouvements lents, à l’air tranquille et entêté, il a un tempérament « sanguin ». Il est totalement assujetti à ses besoins physiques : « Ce