les petites bonnes
III)Des séquelles physiques et psychologiques
Ces filles qui rêvaient de vivre en ville une vie de princesse, découvrent alors l'envers du décor, que même les familles ignorent. L'exploitation, les vexations, la violence de la maîtresse de maison, les attouchements du chef de famille.
HRW met l'accent sur les violences réelles que subit la petite bonne quotidiennement. Battues au fil électrique (Najat, 11 ans), la tête écrasée contre le mur (Saïda, 15 ans), les témoignages de filles maltraitées abondent. Une ONG dit « recevoir une centaine de griefs par mois, de petites bonnes essentiellement, provenant de douars indigents autour de Marrakech ». Certes, les petites filles interrogées attestent que les familles de classes moyennes sont plus clémentes que celles de la classe bourgeoise, car plus enclines à se rapprocher de leurs jeunes employées, alors que les plus fortunés les traitent comme des servantes. Ceci dit, la discrimination est monnaie courante. Elle se traduit par des nuits passées à la cuisine, un travail sans répit, pas de télé, des punitions à la chaîne, etc.
Or, selon l'Organisation internationale du travail, dont les principes sont adoptés par le Maroc, « être battu, avoir droit aux restes du repas de la famille, travailler la nuit, ne pas avoir droit de quitter la maison, cela veut dire que l'enfant travaille sous des conditions contraignantes et inadmissibles ». Au ministère de l'Emploi, concerné au premier chef, la réponse est toute prête: « Rien ne nous permettrait de violer l'espace privé des gens pour s'enquérir de l'Etat de santé d'une petite bonne prétendument séquestrée”. Et voilà qui justifie le statu quo.
Or, la violence prend des