Les plaisirs de la porte, f. ponge
Les plaisirs de la porte, F. Ponge I- Introduction : Loin de la dimension épique d’un St. J. Perse, ou de cette forme de sacré qu’on peut trouver chez R. Char ou plus loin encore de l’œuvre de Ch. Baudelaire qui bouleversait alors le genre poétique en exposant sous un autre angle les sujets classiques du genre: la femme aimée devient serpent, le plaisir tue, la beauté est tjs inaccessible, Ponge, auteur de “Le Parti pris des Choses” ( 1942), recueil de courts poèmes en prose d’où est extrait le présent poème “LES PLAISIRS DE LA PORTE”, assigne à la poésie le même rôle que J. Cocteau pour qui le poète doit refuser l’exotisme et peindre les objets sur lesquels “son cœur, son œil glissent chaque jour”. Ponge choisit en effet d’être le poète du quotidien, du matériel, des objets et des choses. Il prend le parti des choses. Nous allons montrer l’originalité de ce point de vue : comment un objet, à 1ère vue banal fait l’objet d’un poème et mène à une démarcation de la poésie classique et lyrique et voir comment ce poème permet une méditation sur son art poétique ainsi que sur sa considération de la matière, qui requiert une pratique de lenteur.
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I-L’originalité :
* un poème qui se démarque de la poésie classique, mais qui maintient toute sa poésie,
*un objet qui prend le devant de la scène et initie. De même que la présentation en prose, l’utilisation de l’argumentation contribue à sortir ce texte des “sentiers battus” de la poésie. Est-il en effet courant de bâtir une description sur le mode d’un débat d’idées? C’est pourtant ce que fait Ponge. Rattacher le type argumentatif à la poésie n’est-il pas une marque de l’originalité de Ponge? Observons la structure argumentative du texte: *§1: Observation d’un fait réel et historique. Il se réduit à une seule phrase à la forme négative, construite sur le modèle canonique S+V+C
( Les rois ne touchent pas aux portes.).Cette P correspondrait au fait rapide de