Les plus désespérés sont les chants les plus beaux
Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots. »
Les deux premiers vers énoncent la thèse romantique de la souffrance comme moteur de la création : "Les chants désespérés sont les chants les plus beaux / Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots." Cela rappelle au passage que Chant = poésie lyrique, celle qui est destinée à exprimer les sentiments intimes, de préférence mélancoliques. Plaisir esthétique du sanglot, il y a là quelque chose qui peut paraître malsain, de masochiste ("Laisse-là s'élargir, cette sainte blessure") ; en tous les cas, cela confirme la nature tourmentée du poète.
Introduction :
Les poètes ont une réputation de « maudits » depuis le XIXème siècle, la souffrance est leur source d’inspiration, ils nous parlent de douleur physique et de douleur morale souvent inspirée d’une perte amoureuse. Le désespoir devient leur source d’inspiration essentielle. Nous nous interrogerons sur le sens de la citation de Musset, « les plus désespérés sont les chants les plus beaux. Et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots ». En quoi la souffrance peut elle devenir source poétique? Nous analyserons dans le but de faire notre commentaire, la poétique de la souffrance du point de vue romantique, nous verrons en second lieu en quoi la souffrance amène ou peut amener le poète à se dépasser.
I - la poétique de la souffrance
1 - le contexte romantique
Nous savons que la poésie avait peut de place au XVIIIème siècle, siècle des lumières et des philosophes trop soucieux de leur révolution intellectuelle, contre ce contexte culturel, les romantiques réagissent et en particulier Musset qui estime que la douleur à tous ses degrés et à tous ses niveaux engendre la beauté, la pure beauté poétique; la poésie n’est plus un simple plaisir, une possibilité d’évasion mais bien au contraire l’expression de l’être dans son aspect physique et moral et spécifiquement en tant qu’il est un être de