Les portraits du fayoum
Introduction
Les portraits du Fayoum sont les seuls spécimens de peinture de chevalets que l'Antiquité nous a légués. Ils datent des premiers siècles de notre ère (ier au ive siècles).
Ces portraits représentent l'ultime évolution des sarcophages et masques funéraires, avec une influence évidente de l'art romain, et permettent ainsi de retracer l'évolution des techniques picturales d'époques ptolémaïques et romaines et renseignent sur les modes vestimentaires et sur les usages de cette période. La grande expressivité de ces portraits annonce sans doute l'art copte et n'est pas sans parenté avec ce que sera l'icône byzantine. L'arrivée du christianisme en Égypte, puis dans toute l'Afrique du Nord marque la fin de cet art héritier des traditions séculaires de l'Égypte ancienne et du culte des morts. lls ont été peints par des Grecs établis en Égypte alors sous domination romaine.
On a retrouvé ces portraits dans l'oasis du Fayoum, mais ils peuvent provenir d'autres endroits comme Antinoë, Thèbes ou Memphis
Le Louvre possède une vingtaine de ces portraits. Le musée des Beaux-Arts de Dijon en expose cinq autres. Ces effigies sont des portraits authentiques de membres des classes de la bourgeoisie urbaine, originaires de Grèce, de Rome et tous les pays méditerranéens: marchands, militaires, enseignants, prêtres, athlètes, jeunes femmes et enfants. Elles étaient peintes sur des plaquettes de bois ou sur des toiles de lin, destinées à être insérées dans des bandelettes entourant le visage de la momie et sur lesquelles on a trouvé parfois des épitaphes:Hermione l'institutrice; Dèmos, âgée de vingt quatre ans, souvenir éternel; Alinè, appelée aussi Tênos, fille d'Hérodès, excellente; Salutations répétées.
Ces portraits ont rempli une double fonction picturale: d'abord, ils ont servi comme pièce d'identité «à l'usage des morts entreprenant en compagnie d'Anubis, le dieu à tête de chacal, leur voyage vers le royaume d'Osiris; ensuite, et