Les Post-Keynésiens
Radhouan Ben Chalbia
Chercheur, FSEG-Sfax
Radhouan.BenChalbia@fsegs.rnu.tn
1. Présentation
Les trois dernières décennies du vingtième siècle ont vu se développer une approche théorique nouvelle de la monnaie, l’approche Post-Keynésienne. Cette école d’économie innovatrice trouve ces racines dans les écrits de plusieurs économistes renommés, nous trouvons aussi bien l’héritage de la Théorie Générale de Keynes que celui de l’apport incontestable de Schumpeter, Kalecki et Minsky. Elle se distingue tant par sa diversité et sa critique aux paradigmes dominants que par son exceptionnelle abondance de publications dans de nombreux domaines de la théorie économique. Par bien des aspects, elle diffère de l’interprétation Néoclassique en mettant l’emphase tout particulièrement sur : (i) l’importance de l’incertitude, (ii) le temps historique, (iii) le monde réel 1, et (iv) l’effet de la monnaie sur l’économie réelle dans le court terme et le long terme.
Cependant, l’enjeu n’est pas, seulement de reformuler un grand nombre de questions théoriques importantes, qui avaient été négligées au cours des décennies précédentes, mais aussi de mettre en place une conception plus fine de la mise en œuvre de la stratégie de ciblage d’inflation. Ainsi, les économistes Post-Keynésiens ont ouvert la voie à un renouvellement profond de la théorie de la conduite de la politique monétaire. Ils ont aussi contribué à reformuler plus précisément et plus rigoureusement l’hypothèse de l’endogénéité de l’offre de monnaie, en particulier le problème de l’accommodation parfaite ou partielle des réserves par la Banque Centrale. Les débats éclectiques et vivaces entre Horizontalistes,
Structuralistes, Circuitistes et le Point de vue de la Préférence pour la Liquidité, sont tributaires de tels essais de reformulations.
En effet, dès sa formulation, l’hypothèse de l’endogénéité de l’offre de monnaie a fait l’objet d’intenses discussions théoriques entre les