les préjugés
1)Texte de Kant sur les préjugés
Lorsque, dans les matières qui se fondent sur l’expérience et le témoignage, nous bâtissons notre connaissance sur l’autorité d’autrui, nous ne nous rendons ainsi coupables d’aucun préjugé ; car, dans ce genre de choses, puisque nous ne pouvons faire nous-mêmes l’expérience de tout ni le comprendre par notre propre intelligence, il faut bien que l’autorité de la personne soit le fondement de nos jugements. – Mais lorsque nous faisons de l’autorité d’autrui le fondement de notre assentiment (1) à l’égard de connaissances rationnelles, alors nous admettons ces connaissances comme simple préjugé. Car c’est de façon anonyme que valent les vérités rationnelles ; il ne s’agit pas alors de demander : qui a dit cela ? mais bien qu’a-t-il dit ? Peu importe si une connaissance a une noble origine ; le penchant à suivre l’autorité des grands hommes n’en est pas moins très répandu tant à cause de la faiblesse des lumières personnelles que par désir d’imiter ce qui nous est présenté comme grand. Kant
2)Analyse du texte de Kant
Préjuger, c’est souvent juger en s’appuyant sur ce que d’autres ont pensé. Mais ne faut-il pas dans certaines circonstances s’appuyer sur autrui ? Telle est la question à laquelle répond ce texte de Kant.
Il est possible d’y faire confiance aux autres sans préjuger, c’est-à-dire sans juger avant d’avoir réfléchi. C’est ce que veut dire Kant lorsqu’il écrit : « nous ne nous rendons ainsi coupables d’aucun préjugé ». il veut dire qu’à la condition d’accepter la compétence de qui a fait une expérience que seul il pouvait faire ou d’accepter un témoignage, notre jugement n’est pas irréfléchi quoiqu’il ne provienne pas de nous. Un préjugé étant un jugement que nous émettons sans réfléchir personnellement, ne pas faire usage de sa raison