Les principes de la doctrine classique
La valeur du classicisme français vient de ce qu’il s’est assimilé les traits profonds de l’antiquité en les résumant en lui-même. Mais les Français n’imitent pas les anciens par servilité ou admiration aveugle. « Je ne veux proposer les anciens pour modèles qu’aux choses qu’ils ont faites raisonnablement.[1] » dit d’Aubignac. Ils admirent leurs richesses raisonablement et discernement. Cette prudence monte à un tel point qu’ils avantagent même les écrivains Latins sur les Grecs. Ils trouvent chez eux cette harmonie idéale, la lumière et la sagesse. Par l’étude des modèls grecs et romains, les classiques françaises puisent surtout une leçon de grandeur, de largeur, de modération ordonnée et de noble simplicité. L’imitation des anciens, qui avait son origine dans Ronsard, est le principe fondamental de la doctrine classique, parce qu’il a imposé aux écrivains le souci de l’art. Sans ce principe même les poètes les plus doués ou les experts en composer et inventer n‘avaient pas atteint cette perfection artistique, qui doit être essentielle dans leur eouvre. Le génie, c’est à dire l’imagination et l’inspiration, est nécessaire, mais il ne vaut rien sans l’art. Cette idée de la supérmatie de l’art sur le génie vient de