les problemes de la democratie grecque
L'ATI-IENESCLASSIQUE
(A propos d'un ouvrage recent de V. Citti)
Jaume Pórtulas
La tendance 1 souligner les liens entre la tragédie grecque et les institutions, les valeurs et les conflicts de la société ii qui elle s'adresse a beaucoup avancé, au cours de ces dernieres années. Cela semble ftre tres positif, mfme du point de vue stricte de la critique littéraire. En effet, un concept rigide et pauvre de la condition humaine, c o n p e comme quelque chose d'intemporel, nous avait fait oublier que tres souvent les spectateurs Athéniens n'avaient pas, face aux personnages et aux situations, les réactions qui pourraient sembler les plus naturelles. Néanmoins, le livre de Vittorio Citti' nous a procuré un certain malaise: i1 nuit 1des voies de recherche qui seront dans doute tres fécondes encore, du fait qu'il en tire un bien malheureux part;. Citti se révele partisan de I'école d'Engels dans sa version la moins nuancée -non pas par ses déclarations de principe mais certainement par ses développements2: les changements inherents 1 la disparition du communisme primitif et 2 la consolidation de la propriéte privée et d'une économie agraire auraient favorisé une idéologie fortement autoritaire, fondée sur la soumission de la femme et sur la gérontocratie. I1 n'est pas question pour nous des valeurs de
1 V ~ r r l VITTORIO,Tragedia e lotta di classe in Grecia, Napoli, Liguori Editore, 1979,
.
p. 305.
2 Quant ila question de I'influence -qui a prévalu si longtemps- d'Engels sur les études anciennes qui se veulent du matérialisme historique (question abordée d'una fason trop sommaire par CITTI 32 n. 53) sont spécialement lucides quelques unes des études réunies i Marxisrno e Societ2 antica, a cura di D. LANZA, e M. VEGETTI,Milano, 1977. i cette théorie (plut8t hAtive mais cohérente, en tout cas); ce qui nous frappe c'est le parti pris qui considtre la tragédie n'ayant d'autre fonction que celle d'ttre le