Widlöcher, par une approche synthétique et symétrique de la littérature psychanalytique classique et des travaux en neurophysiologie les plus récents, nous mène au travers d’éclairages cliniques (notamment la dépression et le ralentissement psychomoteur) à considérer la psychopharmacologie sous un angle de compréhension de la relation cerveau-esprit.

Si de tous temps, l’homme connu des produits naturels modifiant son esprit (opium, cocaïne..) la découverte dans les années cinquante des psychotropes est différente, car ils ne rendent pas la pensée folle mais agissent sur les troubles mentaux, vers un retour à la pensée normale. Ces faits posent une question épistémologique quant à l’action chimique sur le système neuronal et sa modification de l’activité mentale. Pour la théorie psychodynamique, le psychotrope agit sur le symptôme et non sur l’étiologie du mal ; pour l’approche biologique, l’action est sur un trouble biologique, la cause puisqu’il y a amélioration ou guérison (mais les recherches ne peuvent le confirmer).
Si pour ces deux approches, le symptôme est réel, identifié et sert de symbole à une maladie, cela ne veut pas dire que les catégories nosographiques sont des références adéquates pour l’étude de l’action des médicaments sur la pensée.

Pour les organicistes, le symptôme est l’expression d’une altération, d’une fonction psychique donnée, d’un déficit fonctionnel général. Ils ont une conception pluraliste de la maladie mentale quant à ses mécanismes et ses origines.
Pour la théorie psychodynamique, le symptôme, comme tout comportement, à une intentionnalité, un sens et un but de changement ; mais son action est inapropriée et la psychanalyse s ‘attache à en définir la finalité inconsciente.
Ils entendent «action » au sens large, comme les actions mentales finalisées, non observables. Pour eux, l’inhibition n’est pas issue d’un déficit global mais elle peut être globale (perte d’énergie du Moi sur l’ensemble des activités comme lors d’un