Depuis l’après-guerre, les régions se sont imposées comme des collectivités territoriales qui dans le mouvement de la décentralisation, ont renforcé très largement leurs compétences en France. Au nombre de 27 (dont 5 d’outre-mer), elles constituent un territoire de vie pour leurs habitants, et elles sont , désormais, des acteurs incontournables de l’aménagement. Représentant des réalités diverses en Europe, les régions tentent d’affirmer leur identité et leur rôle. Elles cherchent ainsi à conforter leur place au sein de l’espace national ou européen.

En quoi les régions sont-elles des territoires de vie ?
Pourquoi les régions en France sont-elles devenues des territoires de mieux en mieux identifiés par leurs habitants ?
Quel est le rôle du Conseil régional dans l’organisation de ces territoires ?
Les compétences des régions sont-elles semblables dans tous les pays européens ?
Quelles perspectives s’offrent à elles ?
I) Des territoires de vie

Qu’est-ce qu’une région et quelle place occupe-t-elle dans les territoires du quotidien ?

A) Qu’est-ce qu’une région ?

La région est un espace vécu* dans lequel on circule quotidiennement et que l’on se représente, et qui est donc perçu différemment selon les habitants et leur mode de vie. Chaque État est constitué d’espaces différenciés et perçus comme tels. C’est le premier sens du mot « région » qui a beaucoup été exploré par les géographes. Ceux-ci ont tenté d’en distinguer, à partir de réalités sensibles, différents types : des régions naturelles, dont l’identité serait fondée sur un même paysage (le Massif central), des régions historiques qui partageraient un passé commun (la Bretagne) ou des régions fonctionnelles basées sur les relations à une ville (région parisienne). Ces distinctions correspondent en fait à des ressentis souvent partagés.
C’est afin de se rapprocher des citoyens et de mieux gérer le territoire que des régions