Les rapports maître-valet (dom juan/sganarelle)
Dans la première scène, Sganarelle dresse un portrait très péjoratif de son maître, un blâme, à Gusman, valet d’Elvire. Il le critique vivement en le qualifiant de « pourceau d’Epicure », « vrai Sardanapale », « hérétique »… Il présente son maître comme un libertin sans aucune morale : « rien n’est trop chaud ni trop froid pour lui ». Il a tenté de raisonner son maître à propos de ses m urs qu’il n’approuve pas : «Il me réduit à applaudir ce que mon âme déteste », mais en vain.
De plus, Sganarelle croit en Dieu et craint la fureur divine si Dom Juan ne se repent pas. On peut affirmer que Sganarelle craint son maître : « la crainte en moi fait l’office du zèle ». Par exemple, à la scène 4 de l’acte II avec les paysannes : « mon maître est un fourbe […] elles se gardassent de le croire ». En effet, il se rattrape lorsqu’il voit Dom Juan revenir : il a peur des représailles.
Néanmoins, il participe à la moindre aventure entreprise par le grand seigneur méchant homme.
Sganarelle remplit ses fonctions de domestique et même plus. Il entretient une relation presque fraternelle avec son maître car il représente son confident et la seule personne toujours à ses côtés. Il est son unique interlocuteur. Il demeure presque toujours là dans les moments graves : avec M. Dimanche, les paysannes… Dom Juan semble être le double utopique de Sganarelle. En effet, il incarne presque tout ce qu’il aurait voulu être. Le valet éprouve une profonde admiration pour l’audace et le pouvoir rhétorique de son maître : « Ah quel homme ! Quel homme ! » (après la visite de Dom Juan chez son père). Cependant, dans la dernière scène Sganarelle est triste mais ce qui importe le plus à ses yeux , ce sont ses gages non payés : « Mes gages ! mes gages ! ».
Sganarelle est d'autre part, en tant que valet de comédie (un artefact propre à la comédie), l'intercesseur du public, c'est-à-dire un intermédiaire entre le public et le personnage de Dom