Les regret de joachim du bellay
Joachim Du Bellay
Je ne veux point fouiller au sein de la nature
Après avoir été l’un des rédacteurs le plus enthousiaste de La défense et illustrations de la langue française en 1548 dans laquelle les poètes de la Pléiade assignaient à la poésie un but philosophique à l’imitation de Virgile et de Lucrèce, Du Bellay revient sur ses positions et affirme son intention de s’orienter vers un lyrisme (expression des sentiments) plus personnel. La structure du sonnet met en évidence l’opposition entre les genres nobles qu’il critique dans le premier quatrain et le début du second, et une forme d’inspiration moins ambitieuse tirée du quotidien évoque les différentes facettes tout en lançant dans le dernier tercet une nouvelle pointe contre les mobiles de la Pléiade.
I Remise en cause de la Pléiade
Elle s’opère dans les six premiers vers et est reprise dans le dernier tercet.
A) Elle concerne tout d’abord les sujets abordés par la poésie savante à l’initiation des poètes grecs et latins : c’est ce que désigne les expressions sein de la nature, esprit de l’univers, etc... Cette accumulation laisse entendre que la poésie pourrait tourner à une emphase qui s’exerce à vide : qu’est-ce que l’esprit de l’univers ou bien la périphrase abîmes couverts pour désigner une grotte donne à ce débit un ton pompeux à interpréter ironiquement. A cela s’ajoute les hauts arguments à savoir les sujets nobles et complexes dont il est question au vers 6.
B) De même, les efforts du poète pour traiter ces sujets sont présentés de manière comique. Il n’y parvient qu’au prix d’un travail abrutissant (fouiller, chercher, sonder) d’où l’inspiration semble avoir disparue. L’accumulation des infinitifs à la fin des premiers prémistiches insiste sur le caractère inutilement astreignant de ce type de poésie.
C) Enfin, il critique le côté artificiel, tout d’abord de la grandiloquence, l’exagération qu’il faut discerner derrière l’expression riche peinture ou l’abâtardissement d’une