Les Etats-Unis ont précocement tourné leur regard vers le sous-continent. Dès le 2 décembre 1823, le président James Monroe lançait sa fameuse déclaration devant le congrès américain : aucune puissance européenne ne pourrait plus désormais établir un protectorat en Amérique Latine, et aucun régime monarchique ne pourrait plus s’y installer. Cette doctrine a constitué le fil directeur de toute la diplomatie américaine. La pression nord-américaine commença à s’exercer dès 1848 sur l’Amérique Centrale avec la découverte de l’or en Californie. Durant un bon tiers de siècle, les USA vont intervenir dans cette Méso-Amérique, considérée comme une « arrière-cour », une zone de liaison entre l’est et l’ouest des Etats-Unis. Le secrétaire adjoint à la marine Théodore Roosevelt qui est partisan de la manière forte face aux Etats turbulents et anarchiques de la Méso-Amérique, lance la « politique du gros bâton ». Elle est complétée par le secrétaire d’Etat Philander C. Knox et la Diplomatie du Dollar pour éliminer les investissements européens, au seul bénéfice du capital nord-américain. Nous allons voir ici, en quelque sorte, l’historique des interventions nord-américaines en Amérique Latine avec tout d’abord la période 1898-1930, puis nous aborderons la période de la Guerre Froide pour terminer avec la période post Guerre Froide.
I Les débuts de l’interventionnisme américain Après la mise en place de la doctrine Monroe et de la « politique du gros bâton », les Etats-Unis interviennent de plus en plus en Amérique Latine. La première grande intervention remonte à la guerre d’indépendance de Cuba qui dure de 1895 à 1898.Les nord-américains décident d’intervenir dans le conflit à la suite de l’explosion d’un navire américain ancré dans le port de La Havane, où il effectuait une visite de courtoisie. Les USA déclarent alors la guerre à l’Espagne et en décembre, l’Espagne signe le traité de Paris par lequel elle renonce à Cuba, à Porto-Rico et aux Philippines. Les Etats-Unis