Les relations don juan / sganarelle
Dom Juan de Molière a été écrit en 1665 et est la version la plus connue du mythe de Don Juan, ce séducteur libertin qui aime séduire, tromper et se moquer des femmes qu'il considère comme des objets. Molière a également crée un personnage secondaire dans sa pièce mais d'autant plus important : Sganarelle, valet d'un maître tyrannique, qui ne cesse de vouloir le remettre sur le droit chemin et de s'inquiéter des conséquences de la vie de Don Juan. Mais quelles relations entretiennent-ils et quelles conceptions du monde possèdent-ils ? Premièrement, nous verrons leurs conceptions de la religion. Dans une seconde partie, nous étudierons les relations qu'ils entretiennent. Enfin, nous traiterons de leurs relations avec les autres.
I Leurs conceptions de la religion.
Don Juan ajoute à la définition du libertinage un sens d'athéisme et d'impiété, il en est d'ailleurs la figure exemplaire. Il blasphème, en poussant le Pauvre de l'acte III, scène 2 à jurer pour obtenir un Louis d'or : « si tu jures » (l. 32). Il provoque la statue animé du commandeur qu'il a tué en l'invitant à boire et à manger, à l'acte IV, scène 8 : « Qu'on lui donne du vin .. » et en acceptant son invitation pour le lendemain. Il méprise le sacré, comme lorsqu'il dit au pauvre : « pour l'amour de l'humanité » (III, 2) alors que la phrase habituelle est « pour l'amour de Dieu ».
A l'inverse, Sganarelle croit en Dieu et craint la fureur divine si Dom Juan ne se repent pas. Il le critique vivement dans la scène 1 de l'acte I en le qualifiant de « pourceau d'Epicure » (l. 6) « vrai Sardanapale » (l. 7), « hérétique » (l. 5)… Il présente son maître comme un libertin sans aucune morale : « rien n'est trop chaud ni trop froid pour lui ». Il a tenté de raisonner son maître à propos de ses mœurs qu'il n'approuve pas mais en vain, Don Juan ne suivra pas ses conseils et finira emporté en enfer. Cependant, il rudoie le Pauvre avec lui dès la scène 2 de l'acte III :