Les relations entre turquie et caucase
L’extrême morcellement du Caucase s’explique à la fois par l’histoire et par la géographie de cet ensemble. Tour à tour, les empires perse, mongol, ottoman et russe ont occupé un espace composé de hautes montagnes et de vallées profondes. Carrefour des empires passés, le Caucase garde la marque de ces passages successifs : on y compte 38 ethnies différentes, parlant chacun une langue particulière. Les trois groupes de langues (caucasienne, indo-européenne, et turque) originels se sont subdivisés : l’isolement par le reflief des différentes ethnies a contribué à la singularisation de chacune des langues. La Russie est le dernier Etat au XXe siècle à s’être approprié le Caucase. Staline, dans les années 1920, procéda au redécoupage des frontières internes du Caucase qui aboutit au brassage des ethnies. Mais à la chute de l’URSS, les Etats nouvellement indépendants voulurent renforcer chacun leur homogénéité ethnique ; les dissensions plongèrent chacun de ces trois Etats en guerre civile.
Turcophone, le Caucase l’est partiellement… Si l’empire ottoman n’occupa qu’épisodiquement le Caucase dans sa totalité, il domina néanmoins les royaumes de l’ouest et du sud de la Géorgie du XVe au début du XIXe siècle, voire jusqu’en 1878 pour certaines provinces. En outre, 6 langues turques, principalement concentrées en Azerbaïdjan, sont parlées dans le Caucase. C’est pourquoi en 1991, la Turquie cherche à se rapprocher de cet espace.
La politique turque au Caucase est un jeu complexe d’alliances parfois contradictoires. Ce territoire est un enjeu à la fois commercial