les relations italo-françaises (1881-1915)
« Dans l’Italie du XIXème siècle, c’est le gouvernement qui fait l’opinion publique plus qu’il ne la subit. » Cette phrase tirée du livre de S. Bernstein et P. Milza L’Italie contemporaine : des nationalistes aux européens s’applique parfaitement à la situation des relations italo-françaises entre 1881 et 1915. Cette période est marquée par des évolutions importantes dans les relations entre les deux états. Ces changements ne sont pas le résultat direct de l’opinion publique mais bien des changements de gouvernement. C’est bien les gouvernements italiens qui font les relations italo-françaises. Si le gouvernement est hostile à la France comme sous l’ère Crispi, les relations italo-françaises seront tendues. Mais si la majorité du gouvernement italien souhaite un rapprochement avec la France, ces tensions s’apaiseront. Il est donc intéressant de regarder les relations italo-françaises en fonction de l’évolution des gouvernements italiens. Pour étudier ces relations, nous centrerons plus notre étude sur l’Italie comme le suggère le titre : nous étudions les relations italo-françaises et non pas les relations franco-italiennes. En 1881, la France et l’Italie sont dans des situations différentes. La France vient de sortir de la guerre de 1870 et la IIIème république commence à s’imposer dans l’opinion publique française. De plus, elle est isolée en Europe par la volonté de Bismarck qui veut éviter toute idée de revanche de la part des français après la guerre de 1870. L’Italie de son côté est encore une jeune nation qui est dans la peur de disparaître. C’est un jeune état qui ne peut se permettre une politique étrangère indépendante selon Depretis le président du conseil italien à partir de mai 1881. La crise tunisienne de mai 1881 va enclencher un nouveau cycle dans les relations italo-françaises. Les relations entre les deux états vont passer par plusieurs phases très différentes jusqu’au traité de